Les SES, c'est quoi au juste ?

Aujourd'hui, il y a un consensus pour dire que la culture économique et sociale devrait faire partie du bagage pour tous les lycéens : bref, elle est essentielle ! En effet, les sciences économiques et sociales sont déterminantes dans le façonnement de l'esprit critique et le développement d'une capacité de « decryptage » du monde contemporain. C'est une matière destinée aux élèves curieux de manière générale, et intéressés par les problèmes économiques, les enjeux géopolitiques mais aussi par le fonctionnement de la Société dans laquelle ils évoluent. « Les SES ? c'est la base. Elles me permettent de comprendre l'actualité dans sa globalité : des élections présidentielles, au budget européen en passant par le suicide » explique Gabriel, élève de Terminale ES.

Les SES sont pourtant menacées...

La filière cinquantenaire, dont les effectifs ont été multipliés par 10 entre 1968 et 2018, est largement mise en péril par la réforme lycéenne du ministre de l’Éducation.

Jean-Michel Blanquer, qui doit normalement entrer en vigueur à compter de septembre 2019. La réforme fait de la matière une discipline de spécialité, en dehors du tronc commun donc, alors que 85% des élèves la choisissent dès l'entrée en seconde (Oui, c'est un chiffre considérable dont Blanquer devrait tenir compte) même si le volume horaire de l'enseignement d'exploration ne permet pas réellement d'aborder en profondeur les problématiques et que certains professeurs non informés affirment que « La filière Es, c'est pour ceux qui ne savent pas ce qu'ils veulent faire plus tard ou qui sont trop indécis », ajoute Léa, ancienne élève de première S qui a pourtant choisi de se réorienter afin de faire une Terminale Es, qui lui semble bien plus cohérente et utile. De plus, avec ce nouveau projet, le lycée se voit subir une réorganisation autour d'enseignements majeurs et mineurs.

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Paris, 11 avril 2018, en plein Bac Blanc, Mathis, Karel et Charlotte ont manifesté contre la marginalisation de leur matière.

La majeure SES serait l'équivalent de 4 heures par semaine, alors qu'aujourd'hui les SES représentent 5 heures dans l'emploi du temps de l'élève, complétées, dans la plupart des lycées, par 1 heure d'accompagnement personnalisé, étant donné l’imposant programme.

(119 notions plus complexes les unes que les autres). Enfin, la réforme voudrait que les sciences politiques soient enseignées par les profs d'Histoire-Géographie ou de SES, ce qui remettrait amplement en cause la façon d'enseigner et (SURTOUT) l'égalité de traitement lors de la correction (Un prof de SES n'aura nécessairement pas les mêmes attentes dans une copie qu'un prof d'HG). En revanche, la scission de l'économie et de la sociologie annoncée par le rapport Mathiot ne devrait plus avoir lieu, après prise de conscience (ce qui semble pourtant évident).

En bref, le projet qui semble se dessiner annonce la marginalisation des SES mais aussi la fin d'une filière qui se basait sur un enseignement central et qui représentait le 1/3 des bacs généraux.