IT Les raisons du succès.
Comme vous le savez sûrement, le film It (ou Ça) fait un carton au box-office mondial. Mais pourquoi un tel succès ? Le film mérite-t-il tous les éloges qu’on lui accorde ? Eh bien c’est ce que nous allons essayer de comprendre.
« It » est donc une nouvelle adaptation cinématographique du roman d’horreur éponyme de Stephen King sorti en 1986, portée à l’écran par Andy Muschietti, réalisateur de Mama (2013). Eh oui ! contrairement à ce que certains peuvent penser, c’est bien une autre adaptation du livre et non pas une réadaptation du célèbre téléfilm de 1990.
L’histoire est celle de sept enfants/pré-ados essayant d’échapper à une mystérieuse créature métamorphe* meurtrière qui se nourrit d’enfants et se matérialise en leurs plus grandes peurs ; et plus généralement en Clown. Surnommé « Ça » par cette bande de jeunes, ce prédateur meurtrier fera donc tout pour les attraper, bien que ces derniers comptent bien rester soudés pour réussir à le vaincre.
*Métamorphe : être vivant ayant la capacité de changer de forme.
Ce nouveau long-métrage doit donc difficilement s’accaparer un mythe* que le téléfilm de 1990 avait réussi à faire avant lui, terrorisant toute une génération d’enfants à cause du clown interprété par Tim Curry et en rendant même certains coulrophobes. Cette adaptation doit donc porter le lourd fardeau qui est de s’affirmer et de conquérir un nouveau public, le tout en s’inscrivant dans une vague déferlante de films d’horreurs qui pour la plupart ont du mal à sortir du lot ; c’est-à-dire se différencier des énièmes Slashers** ou films manquant cruellement d’originalité.
*Mythe : faisant ici référence à un phénomène important de l’histoire, ayant marqué et étant toujours sujet à discussions ; phénomène n’étant pas tombé dans l’oubli.
**Slasher : sous-genre cinématographique du cinéma d’horreur mettant en scène un tueur psychopathe éliminant un groupe d’individu (souvent une victime après l’autre).
Mais du coup, qu’a donc « It » de si particulier ? Et bien comme dit précédemment, le film doit succéder à la première adaptation live de 1990 qui a connu un grand succès, ce dernier étant plus lié aux traumatismes et à l’aspect « phénomène culte » qu’à la critique d’ailleurs. Son annonce allait donc forcément faire parler d’elle et attirer l’attention des lecteurs fidèles du livre d’origine, des spectateurs du téléfilm, des amateurs/adeptes du film d’horreur et surtout d’une nouvelle génération.
Ensuite, il faut dire que le film a extrêmement misé sur son marketing. Affiches et bandes annonce à tout va, de nombreux articles et post sur les réseaux sociaux…Tout cela a créé une vague d’attente et d’enthousiasme pour bon nombre de spectateurs, le pari étant donc réussi pour les créateurs du film. De plus, les trailers annonçaient déjà une atmosphère intrigante et originale, grâce à une réalisation soignée. Même moi qui ne suis pas partisan des films d’horreurs avais envie d’en voir plus et avais déjà prédit un succès critique, technique et financier.
Passons maintenant au sujet le plus important : le film en lui-même. Et bien comme on pouvait l’espérer, c’est une bonne surprise. Le long-métrage nous plonge dans une Amérique des années 80 fidèlement reproduite, avec une bande de jeunes acteurs remarquables, des costumes réussis, une image et une photographie donnant une réelle atmosphère à l’œuvre… Pas de doute, le film surprend. On retrouve un côté Stranger Things ou encore Goonies auxquels on a du mal à ne pas penser en le voyant. Quant au clown Pennywise (Grippe-sou en VF…) interprété par Bill Skarsgård (âgé de seulement de 27 ans), il réussit avec brio à s’accaparer le film à lui tout seul. On ressent vraiment une menace à travers ce personnage, là où celui interprété par Tim Curry paraît plus ridicule et amusant de nos jours. Bref, l’acteur est bon même si peu de gens arriveront à oublier l’original, qui les a pour la plupart traumatisés. Enfin, le film pose une analyse intéressante concernant les humains et surtout envers les parents, mais ceux qui l’ont vu sauront de quoi je parle.
Ce qui est aussi plaisant à voir, mais cependant moins pour certains, est que le long-métrage n’est pas totalement un film d’horreur. Il n’y a même pas beaucoup de jumpscares*, chose pourtant courante dans le cinéma d’horreur. L’œuvre est plutôt un mélange d’horreur, de mystère, d’enquête, d’aventure, de thriller et de drame. Il y a même un peu d’humour ! Cela donne donc au film un ton particulier grâce à l’ambiance qu’il dégage ; et ce dernier se démarque donc assez des films d’horreur actuels.
*Jumpscare : principe qui recourt à un changement brutal intégré dans une image, une vidéo ou une application pour effrayer brutalement l'utilisateur. Au cinéma (et donc en particulier dans le cinéma d’horreur), le Jumpscare est une utilisation classique, récurrente et souvent efficace pour faire sursauter de peur le spectateur.
« It » a donc tout pour plaire, même à ceux qui ne sont pas fervents du cinéma d’horreur ; et s’inscrit parfaitement dans le genre de films récents et originaux, chose rare pour être soulignée. Il faut donc soutenir ce genre de longs-métrages ! Je suis conscient que le film ne va peut-être pas plaire à tout le monde (et il faut dire que qu’il possède aussi des défauts), mais dans la vague déferlante de longs-métrages sortant chaque année, on peut dire que ce genre de film fait du bien et apporte un peu de fraîcheur au sein des blockbusters. Et pour ceux qui sont satisfaits du résultat, ou même ceux qui connaissent le livre original et le téléfilm, sachez qu’une suite a été annoncée pour Septembre 2019, narrant la vie des protagonistes 30 ans après les événements du premier film.
En clair, même si ce n’est pas le film du siècle contrairement à ce que peut dire Xavier Dolan, c’est une réussITe.
Jules Camu